Sur nos ruines

…L’état d’abandon subjugue peut être par cette notion de temps qui nous en sépare, sinon par l’emprise d’éléments naturels qui immanquablement s’en emparent, comme pour revêtir le sens de l’histoire d’une tragique beauté. Quelle qu’en soit l’origine, des cités antiques aux cités minières, aux espaces industriels, aux carrières abandonnées, aux ports transformés, les villes englouties, tant font rêver aux histoires parcourues, tant font vivre les mythes, tant font figures de nos fragilités, du temps qui nous échappe, du peu que nous sommes. Les ruines sont les témoins immuables qui nous envahissent de rumeurs, messagères de beauté et de torpeur. Les ruines nous disent que nous transhumons par elles-mêmes sur nos propres défaites…

AC